Chez les connaisseurs d’architecture, le terme ASYMPTOTE évoque les réalisations avant-gardistes de l’agence New-yorkaise éponyme. Des constructions défiant l’imagination, signées par Hani Rashid et Anne-Lise Couture…
Le terme d’asymptote est utilisé en mathématiques pour préciser des propriétés éventuelles d’une branche infinie de courbe à accroissement tendant vers l’infinitésimal. C’est d’abord un adjectif d’étymologie grecque qui peut qualifier une droite, un cercle, un point … dont une courbe plus complexe peut se rapprocher. C’est aussi devenu un nom féminin synonyme de droite asymptote.
Une droite asymptote à une courbe est une droite telle que, lorsque l’abscisse ou l’ordonnée tend vers l’infini, la distance de la courbe à la droite tend vers 0.
Voilà pour les mathématiques.
Mais en Architecture, Asymptote, ce sont des constructions au style entre nature et future, entre organique et numérique, des installations artistiques à vous couper le souffle, tout cela servi par une technologie et un talent distillés de façon millimétrée.
Asymptote, c’est surtout deux personnalités hors du commun aux commandes.
Sur la gauche, Hani Rashid, l’Anglo-canado–égyptien, dont le frère, Karim Rashid, a suivi les pas au rayon « Design » et sur la droite, Anne-Lise Couture, canadienne.
Le premier détenteur d’un master de la Cranbrook Academy of Art, Michigan, la seconde d’un master d’architecture de Yale.
Asymptote, c’est enfin une histoire. Aussi cosmopolite, singulière et originale que ses créateurs.
L’aventure démarre en 1987 à Milan, où comme alternative à une architecture qu’il juge « trop conventionnelle » le jeune Rashid crée sa structure. Une année et un accord de collaboration avec Anne-Lise Couture plus tard, cette structure est relocalisée sur la cote est américaine, dans la grande pomme et est officiellement baptisée Asymptote.
Depuis lors, tout en poursuivant des carrières universitaires exemplaires ( chaire de professeur depuis 1989 à La prestigieuse Columbia University pour Hani Rashid, Pendant qu’Anne-Lise Couture assure son pendant à la non moins prestigieuse Parsons School of Design de New York), les deux fondateurs d’Asymptote répandent sur l’architecture mondiale une intensité, qui loin des superlatifs vides de sens et des surenchères adjectifs, rapproche chacun de leurs réalisations de la perfection structurelle et pratique.
Le Penang Global City Centre en 2005, c’était eux, le 166 Perry Street à New York en 2007, une autre de leur réalisations, Le « New York Stock Exchange 3DTF Virtual Reality Environment », plancher virtuel de la Bourse de New York, encore eux, celui du musée Guggenheim en 1999 ? Signé Asymptote encore une fois. L’étonnant Yas Viceroy Hotel d’Abu Dhabi, le Sejing Center For Performance en Corée du sud, Le BMW world a Munich… des réalisations d’Anne-Lise Couture et Hani Rashid.
Asymptote a également réalisé la scénographie de la 9e biennale d’architecture de Venise, en 2004 et poursuit parallèlement une activité de design avec la conception de ligne la ligne de mobilier A3 pour Knoll International en 1999, ou cette remarquable collection de vases avec la marque belge MGX, ou encore le design d’intérieur du magasin phare d’Alessi en 2006.
Depuis l’ouverture de l’agence, rayon récompenses, le palmarès d’Asymptote contraste radicalement avec la discrétion et la réserve de ses fondateurs. Je me suis laissé aller à penser un jour que si ces deux-là accordaient autant d’interviews qu’ils remportaient de prix, ils seraient tous simplement les canadiens les plus connus au monde juste après Justin Bieber, la comparaison m’ayant d’autant plus apprécier leur discrétion.
Pour ne citer que ceux là, et pour le pur plaisir de le faire :
Le Frederick John Kiesler Award en 2004 pour le pavillon multimédia HydraPier en Hollande, le prix de la commission pour le Los Angeles West Coast Gateway avec le centre culturel « Steel Cloud » en 1988 ou le Cooper–Hewitt, National Design Award en 2001.
Bref Asymptote, avec son mélange de technologie, de formes dynamiques saupoudrées de références culturelles à réussi avec brio et calme à imposer ce langage fluide et assurée qui fait aujourd’hui sa signature et classe ce duo iconoclaste dans l’avant-garde de cette architecture préfigurant demain au coté d’une Zaha Hadid ou d’un Franck Gerhy.
De quoi définitivement nous réconcilier avec les mathématiques…
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