Pierre Fava est un artiste peintre contemporain de talent, c’est lors de son vernissage à la galerie Anna-tschopp à Marseille, que notre admin Jo Yana l’a rencontré…
Portrait :
Pierre Fava est né à Toulon en 1979, après une enfance difficile et des études inexistantes, il fuit un milieu familial et social insuffisament structurant. C’est au hasard de rencontres qu’il se construit sa personnalité et développe ses facultés intellectuelles.
Dans ses débuts dans la peinture, il constate très vite qu’il éprouve des difficultés à dessiner et se sent beaucoup plus à son aise quand il s’agit de traiter directement avec la matière.
Pierre Fava développe son talent grace à son autodidaxie et commence à travailler sur de grands formats car il préfère peindre en faisant de grands gestes plutôt que de travailler uniquement avec son poignet.
A ses débuts Pierre Fava utilise essentiellement le noir pour ses premiers monochromes, par fascination pour cette couleur et probablement aussi pour la symbolique qu’elle induit, proche de son état d’esprit d’alors. C’est ainsi qu’on lui découvre une filiation avec Pierre Soulages ou les expressionnistes abstraits américains.
Sa peinture peut être autant violente que douce. Ses monochromes sont pour lui, une façon d’exprimer la pureté de la matière, de donner une légèreté et une finesse à la masse.
Ses espaces vierges laissent apparaître la mémoire du geste patiemment élaborée. Pierre Fava peaufine son univers jusqu’a le rendre systématique et le paradoxe tient du fait que sa maîtrise est la matière.
Interview :
D-D : Pierre Fava voulez-vous nous évoquer votre style?
Pierre Fava : Vu ma jeunesse on ne peut pas encore parler de style a proprement dit. J’ai une maniere, je suis fortement influencé par les expressionnistes américains. Mais ma manière se détache de plus en plus de cette influence. C’est peut-être ça le style.
D-D : Quelle est votre technique picturale?
PF : Je travaille essentiellement à l’acrylique mais avec des mediums et des trucs de mon invention pour obtenir des rendus de matière. En fait comme pour les ateliers de la Renaissance ma technique est un secret.
D-D : Le geste dans vos travaux semble très important, est-ce vrai?
PF : Il est tout.
D-D : Dans un premier temps, vous n’avez travaillé que le noir, pourquoi cette fascination pour cette couleur?
PF : Pas que dans un premier temps. Le noir m’a toujours fasciné. Peut-être tout d’abord en référence à mon enfance difficile mais surtout à cause de la puissance intrinsèque de cette couleur. Quand on a touché le noir… Demandez à Soulages.
D-D : Lorsque vous commencez une toile, avez-vous une idée précise de l’aboutissement souhaité?
PF : J’ai une bonne idée de ce que je veux obtenir mais je n’ai en aucun cas “la toile dans la tête”. Si je l’avais je ne la peindrais plus. La magie de la peinture est pour moi dans l’improvisation nécessaire pour résoudre un alea technique, une difficulté. Une sorte de hasard maîtrise. Du moins dans ses conséquences.
D-D : Vos toiles sont de grandes dimensions. Pourquoi cette préférence pour le grand format?
PF : C’est lié a votre question precedente. La gestuelle s’exprime mieux sur une grande surface. Sur une grande surface le geste part de l’épaule, englobe un mouvement entier du corps. Peindre en petit c’est peindre avec le poignet. C’est tout à fait different. Mais à la demande de mon galeriste, je commence a travailler des formats plus petits, des 50. C’est a dire 1,20 m par 0,90 m à peu près. J’ai été obligé de revoir un peu ma technique mais a mon grand étonnement ça fonctionne tres bien. Et le public suit.
D-D : Qu’aimeriez vous que les gens ressentent en regardant vos oeuvres?
PF : Je n’en sais rien. Je me livre entièrement dans mes toiles. Mais je ne sais pas ce que les gens y voient.
D-D : Vous avez commencé la peinture sur un coup de tête. Est-il facile pour un artiste autodidacte de s’immiscer dans ce monde de l’art?
PF : Le monde de l’art est un monde comme un autre. Peut-être un peu plus petit, mais ni pire ni meilleur. C’est votre personnalité, vos qualités et défauts qui font la perception que les autres ont de vous.
D-D : Comment a commencé votre carrière?
PF : Comme pour tout le monde. En courant de galerie en galerie pour être exposé.
D-D : Quels sont les artistes qui vous inspirent?
PF : Barnett Newman, David Linch pour ses peintures très personnelles.
D-D : On peut vous trouver une certaine filiation avec le peintre Pierre Soulages, qu’en pensez-vous?
PF : J’utilise le noir. Mais c’est pas parce que votre voiture est rouge que c’est une Ferrari.
D-D : A votre avis, les artistes ont-ils un rôle spécifique dans la société d’aujourd’hui?
PF : Ce n’est pas mon propos. Laissons tout cela aux critiques, sociologues et autres. J’éprouve toujours une certaine méfiance devant qui se proclame éclaireur ou phare de l’humanité.
D-D : Pierre où pouvons-nous vous découvrir prochainement?
PF : Je produis peu et je vends pas mal. A ce jour mon galeriste marseillais suffit a écouler la quasi totalité de ma production. Faire plus serait prendre un
risque quant a la qualité moyenne de mon travail. Je pourrais rentrer dans un routine et ne plus faire que répondre a la demande du marche. Ca ne m’intéresse pas. Et puis comme mes prix montent…
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D-D : Parlons un peu Déco et Design…
Quel style de déco avez vous adoptez pour votre chez vous ?
PF : J’habite dans un loft en deux parties, premiere partie mon salon en béton ciré et la seconde en parquet cuisine et chambre.
Pour la déco canapé togo de ligne roset en cuir ( 1ere édition), table basse scandinave Arne Jacobsen, fauteuil RAR charles et ray Eames en vibre rose, un fauteuil LN boul et une chaise tulipe Eero saarineen. Table à manger en béton brut avec des chaises Harry bertoia. Luminaires Artemide et flos. Vase et plat Alvar Aalto. Ma chambre paravent Ln boul blanc laqué , des galets living stone et le reste c’est mon jardin secret.
D-D : Dans la maison en général, quelle est votre pièce préféré ?
PF : Mon atelier qui est une verrière, c’est mon endroit, le coeur de mon âme là où je me ressource… L’endroit où je matérialise tout ce qui passe dans mon cerveau.
D-D : Si vous aviez un meuble design préféré a nous citer ?
PF : La dormeuse Barcelona de Mies Van der Roh.
D-D : Merci beaucoup Pierre pour cet interview.
Interview réalisée par l’équipe Déco-Design
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Le site officiel de Pierre Fava
Galerie Anna-Tschopp 197 rue Paradis 13006 Marseille
LN BOUL says
🙂
Jo yana says
Je te croyais plus bavarde 😉
Jo Yana
https://joyana.fr
Titi says
Adorant Soulages, j’aime beaucoup ce travail sur le noir ! bravo pour les oeuvres !
Sydney says
J’aime vraiment beaucoup.
peinture contemporaine says
Absolument magnifique.
Bravo pour ce blog, je viens de le découvrir, il est vraiment à la hauteur de ce qu’il présente.
http://www.peinture-et-passion.com/
benaissa says
un bonjour à Pierre que j’ai connue petit à l’école, agréablement surprise par la grandeur de son talent..
zanovaluis says
pauvre soulages c’est terrible…
bibi says
Tout le monde s’inspire d’un artiste….
Mary Paule says
Bonjour Pierre que du beau j’adore et bravo pour votre réussite je suis peintre également et j’ai découvert vos oeuvres
Quelle surprise en découvrant que vous êtes natif de Toulon j’habitais à la Valette (la pivote) maintenant je vis en corse
(haute Corse Ile rousse) le monde est petit
Puis je vous poser une question vous dites que vous mélangez du goudron avec de l’acrylique mais pour le seichage comment ça se passe un accélérateur de seichage ?
Vous vernissez vos toiles ou pas ?
En tout cas belle réussite c’est super
Artistiquement votre
Mary Paule.